jeudi 15 mai 2025

Deux évêques, deux parcours

 
Source

Le 8 octobre 2024 décédait Mgr Tissier. Quelques mois plus tard, le 29 janvier 2025 ce fut Mgr Williamson qui quitta cette terre. Peut-on dire que l'itinéraire des deux évêques fut le même ? Non évidemment. Ce qui est certain c'est qu'ils reçurent tous les deux le même héritage de Mgr Lefebvre.

Les deux évêques furent très brillants intellectuellement, même si Mgr Williamson déplaisait singulièrement à une bourgeoisie (et noblesse ) française bien rangée. Mais s'ils furent tous les deux de brillants théologiens, l'historien ne pourra jamais dire que leur parcours fut identique. On peut même dire qu'il se sépara en pratique en 2012 quand Mgr Tissier décida de ne plus défendre son confrère dans l'épiscopat et préféra rester dans la SSPX jusqu'au bout, donnant l'illusion que la Tradition Catholique ne pouvait survivre que dans et par la SSPX. L'historien pourra aussi souligner son fléchissement doctrinal à partir de 2018 quand il écrira à un ecclésiastique qu'il ne réécrirait plus son étude sur l'existence d'une église conciliaire. 

Essayer de faire croire que les deux évêques ont eu le même parcours c'est donc oublier cette réalité du combat  de l'Eglise sur le terrain. Mgr Williamson avait certes de l'estime pour Mgr Tissier et sa rigueur intellectuelle mais il a très clairement perçu que l'évêque français n'était pas un combattant de terrain mais un penseur. ( "Mgr Tissier a un moteur de Ferrari mais il manque l'embrayage pour avancer"). Mgr Williamson avait, quant à lui, ces deux qualités : la contemplation et l'action en harmonie avec la contemplation. Dès qu'il perçut la trahison de certains clercs, il n'hésitera pas à mettre toute la puissance de son épiscopat pour dénoncer ces manœuvres. Il accomplit ainsi sa mission d'épiscope (surveillant) pour sauver les brebis du loup. On ne pourra pas en dire autant de Mgr Tissier. Hélas.

jeudi 8 mai 2025

Avertissement de l'abbé Girouard propos du nouveau pape

Source 

Courriel de l'abbé Girouard à ses paroissiens et à sa liste de diffusion (Avec permission)


Chers amis,

Grâce à Dieu, j'ai eu l'occasion de voir le nouveau pape arriver au balcon et de recevoir sa première bénédiction.

Le nouveau pape est né à Chicago, mais son nom de famille est canadien-français : Prévost. Son arrière-grand-père est peut-être venu du Québec à la fin des années 1800, comme beaucoup d'autres, pour trouver du travail dans des usines américaines lorsque les temps étaient difficiles au Canada.

Bonne nouvelle : nous revenons à un nom traditionnel pour un pape : Léon. Finis les noms nouveaux comme Jean-Paul et François.

Mais rappelez-vous : Benoît XVI a fait la même chose et a été très près d'absorber la néo-FSSPX. Cela pourrait très bien se produire maintenant, surtout que la néo-FSSPX veut un nouvel évêque.

Mauvaise nouvelle : son premier message était une promesse de continuer à avancer après François, de rechercher la paix et la justice, et de travailler à une Église synodale. Il a beaucoup fait référence à François, et a même répété certaines de ses paroles. Il a déclaré que l'Église accueille tout le monde, comme aujourd'hui sur la place Saint-Pierre, et que nous devons dialoguer et construire des ponts. Nous devons être des missionnaires de l'Évangile. (D'accord, mais quel Évangile ? celui de François ?). En d'autres termes : plus d'œcuménisme est au menu. Hormis sa référence à l'Évangile de saint Jean, lorsque Léon XIV a déclaré que le Christ est la lumière qui dissipe les ténèbres, je n'ai rien entendu sur la nécessité de lutter pour la Vérité et contre les Erreurs.

Si vous cliquez sur le lien du site web des cardinaux, vous en saurez plus sur sa position. Une fois de plus, il est en faveur d'une Église synodale. De plus, il a été accusé en 2022 d'avoir dissimulé les abus sexuels de deux de ses prêtres dans son diocèse du Pérou et d'avoir versé 150 000 dollars en argent pour faire taire les victimes. Lisez l'article complet si vous souhaitez en savoir plus sur ce nouveau pape.


. Un compte-rendu plus complet est disponible sur le site web des cardinaux :

. Comme vous le dites en anglais : « The apple doesn't fall far from the tree ».

Avec ma bénédiction,

Père Girouard.

lundi 28 avril 2025

Sermon de Mgr Morgan pour les obsèques de Mgr Williamson

 

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

Chère famille et chers amis de Monseigneur Williamson, mesdames et messieurs,

Messeigneurs, chers abbés, chers séminaristes, chers frères et chères sœurs, chers fidèles, chers amis, mesdames et messieurs,

Nous sommes réunis aujourd’hui à l’occasion des funérailles solennelles de Son Excellence, Monseigneur Richard Nelson Williamson.

I. La vie est un combat

Tout d’abord, vous constaterez que nous ne sommes pas dans une église, ni dans une cathédrale, ni dans une basilique, ni dans une chapelle. Et, en effet, sommes dans une simple salle, conçue à l’origine pour l’entraînement des soldats qui se rendaient au front durant la Première Guerre mondiale. Notre cher évêque aurait sans doute goûté le côté plaisant et ironique de la situation. Comme Son Excellence le rappelait souvent : « Nous sommes en guerre contre le Monde, la chair et le démon. Nous sommes aussi en guerre contre les erreurs des temps modernes, et en guerre pour notre salut. » Et à cette occasion, Monseigneur Williamson répétait les paroles du saint homme Job dans l’Ancien Testament : « La vie est un combat. » Notre bon évêque aurait sans doute haussé les sourcils devant l’organisation de sa messe de funérailles dans cette salle d’entraînement, et il aurait eu ce petit sourire qu’il a eu toute sa vie — ceux qui étaient là hier ont pu constater que, même mort, il l’avait encore — et que nous appelions entre nous son « sourire de la Joconde. »

Nous sommes reconnaissants envers les membres de la famille pour leur présence, en particulier envers Monsieur Harry Williamson, frère aîné de Monseigneur Williamson. Les membres de la famille ici présents représentent les absents, répartis sur toute la surface du globe, notamment en Nouvelle-Zélande. Ils ont eu la bonté de nous confier l’organisation des funérailles. Que la famille qui, sauf erreur de ma part, n’appartient pas encore à la Maison de la Foi, sache que nous apprécions le grand honneur et la confiance qu’elle nous fait en nous laissant organiser la messe des funérailles et l’enterrement.

Nous voyons la main de la Providence dans notre vie de tous les jours, et notre bon évêque nous a rappelé sans cesse que nous ne vivions pas séparés du Bon Dieu, des choses de Dieu et de Sa grâce. De manière totalement contradictoire, certaines personnes ont récemment déclaré que Monseigneur avait une tendance au cloisonnement entre d’un côté le surnaturel, et de l’autre le naturel, allant même jusqu’à l’accuser de naturalisme. Heureusement, ces personnes n’ont pas idée du sens de ce mot. Le naturalisme s’oppose au surnaturel, or notre bon évêque était tout sauf opposé au surnaturel ! Mais il était opposé à tout ce qui allait à l’encontre de l’ordre naturel. Et c’est précisément en montrant cette harmonie, cette imbrication, ce concours entre le surnaturel et le naturel, cette lutte acharnée également entre les deux, entre l’homme déchu et l’homme ressuscité et restauré par la grâce, que la vie prend tout son sens. Monseigneur l’a constamment rappelé dans ses conférences, ses sermons, ses écrits, sa correspondance. Et c’est certainement la raison pour laquelle tant de gens, qui avaient ou non la Foi, ou qui y venaient, ont été touchés par ce bon évêque, parce qu’ils avaient vu en lui l’homme de Dieu, qui prêche la vérité avec charité et bon sens, et avec une grande humanité.

Cher Monseigneur, qui reposez dans cette salle d’entraînement,

La vie est un combat, un combat pour le Bon Dieu et pour les âmes.